dimanche 18 février 2007

Sondage à l’ONU :

Un sondage a été mené à l’échelle mondiale par l’ONU.
La question était :« Veuillez donner honnêtement votre opinion sur
d’éventuelles solutions à la pénurie de nourriture dans le reste du monde
».
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En AFRIQUE : personne n’a compris le sens du mot :« NOURRITURE »
En EUROPE de l’ EST : personne n’a compris le sens du mot : « HONNÊTEMENT »
En EUROPE de l’ OUEST : personne n’a compris le sens du mot :« PÉNURIE »
En CHINE : personne n’a compris le sens des mots :« DONNER VOTRE OPINION »
Au MOYEN – ORIENT : personne n’a compris le sens du mot :« SOLUTION »
Aux ÉTATS UNIS : personne n’a compris le sens des mots :« le RESTE du MONDE »

Attention aux effets néfastes de la cigarette :










USA : L'image de gauche date du 29 mars et celle de droite du 3 juin donc une période de deux mois était suffisante pour que BRAYAN tombe dans un coma mortel à la suite d'un cancer aux poumons à cause de la cigarette.

L’ESPAGNE MUSULMANE : commentaires de spécialistes chrétiens

Au 8e siècle, l'Espagne wisigothique est envahie par les armées arabes. C'est là un évènement majeur de l'histoire du monde méditerranéen. Il inaugure plus de sept siècles d'occupation musulmane durant lesquels une culture hispano musulmane, dite "andalouse" s'est épanouie. La Mosquée de Cordoue, Alhambra de Grenade, entre autres, mais également les oeuvres d'Averroès ou de Ibn Rushd sont autant de témoignages de l'importance de cette période où les trois religions monothéistes auraient vécu en harmonie.
En effet presque huit siècles de domination musulmane en Espagne, de 711 à 1492, ont permis l'éclosion d'une civilisation dont témoignent la mosquée de Cordoue, l'Alhambra de Grenade, ou la pensée d'Averroès. Apport majeur à la culture de l'Islam médiéval, elle est aussi une étape décisive de l'histoire de l'Occident.
Commentaire de : Pierre Guichard , spécialiste de l'histoire de l'Espagne musulmane et de ses relations avec le monde chrétien, et professeur d'histoire médiévale à l'Université Lumière (Lyon II).
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Pendant plus de sept cents ans, l'Espagne islamique rivalise avec la Grèce, l'Egypte et Rome dans les domaines des lettres, des sciences et de la culture. Mais la splendeur du royaume de Grenade est fauchée par les armées d'Isabel la Catholique, en 1492. Boabdil est le dernier sultan de Grenade. Il désire par-dessus tout être fidèle à l'enseignement de son grand-père, le sage Ismail, et faire de son royaume un oasis de paix et de beauté.
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Une grande part est faite au romanesque, et l'on peut regretter que celle consacrée à l'Histoire ne soit pas aussi importante. Le récit se focalise sur Grenade et les importantes personnalités d'avant sa chute : Ismail le sage grand-père de Boabdil, Muley Hassan le père qui rejette le joug chrétien, Fatima la mère descendante du prophète, el Zagal l'oncle belliqueux, Boabdil le dernier Sultan, Isabel de Solis la chrétienne qui suscite tant de passions, Fernando le roi d'Espagne et Isabel la Catholique sa reine. Très peu de place est accordée aux peuples musulman et chrétien qui ont souffert de cet affrontement dans leur chair ; Il est vrai que seuls les amoureux d'Histoire auront ce regret !
Commentaire de : Hervé M
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Nous découvrons la lacheté des hommes qui se cachent derrière la religion ( l'inquisition espagnole ) quelqu'elle soit pour excuser l'inexcusable. Nous découvrons la fin d'une époque de tolérance entre les trois grandes religions monothéistes telle que nous en avons peu connue depuis. Nous découvrons qu'il reste encore des hommes pour penser que la paix universelle est possible... encore faut-il avoir le courage de ses convictions et ne pas laisser l'Histoire s'écrire sans nous.
Cette civilisation riche et prospère, « joyau du monde », constitue un héritage essentiel de notre culture commune qui redessine du coup les contours du monde occidental.
Dans l'Espagne médiévale, les musulmans, les juifs et les chrétiens ont su inventer la tolérance. La culture andalouse de cette période est celle des mélanges, une société prospère et riche de splendeurs, où dialoguent et circulent des idées, des textes, dans des langues elles-mêmes métissées.
Le rayonnement de cette civilisation et les relations qu'elle développa avec l'Europe et le Bassin méditerranéen se trouvèrent stoppées par la montée de l'intolérance religieuse, l'avènement de la peste noire ; dans une violence extrême, les autodafés marquèrent la destruction des trésors d'une Andalousie perdue, terre de tolérance, de culture et de raffinements, creuset unique d'un art de vivre à qui la renaissance européenne doit beaucoup...
Saviez-vous qu'à Cordoue, le grand vizir du premier prince Omeyade auto-proclamé calife de tous les musulmans était de confession juive ?
Saviez-vous que Cordoue comptait des milliers de bibliothèques et que la principale d'entre-elles réunissait plus de 600 000 manuscrits ?
Commentaire de : Peluau fabienne (Alencon,France)

vendredi 16 février 2007

Al-jayyani ( Alhayyani) :

Abou Abd Allah Muhammad ibn Muadh Al-Jayyani (né en 989 à Cordoue en Espagne, mort en 1079 à Jaen en Andalousie).Le travail d'Al-Jayyani sur la proportion est certainement son plus intéressant travail sur les mathématiques. Une traduction anglaise de ce traité remarquable est disponible. Dans ce travail, Al-Jayyani défend les Eléments d’Euclide.
Vahabzadeh écrit : La définition d’Euclide, dans le Livre V de ses "Eléments" de la proportionnalité de quatre magnitudes donne l’apparition de nombreux commentaires. De ces commentaires on a sélectionné deux[ un de Al-Jayyani] dont l’objectif n'était pas la critique de point de vue d’Euclide mais plutôt de le justifier en essayant de rendre explicite les suppositions d’Euclide au-dessous.Il y a cinq magnitudes que d'après Al-Jayyani, sont utilisées dans la géométrie; le nombre, la ligne, la surface, l’angle, et le solide. Ni Euclide ni tout autre mathématicien grec aurait considéré "le nombre" comme une magnitude géométrique, mais Al-Jayyani a besoin de la notion pour sa définition de la proportion qui suit l'idée Arabe du "nombre". Après avoir prétendu que chaque personne intelligente a un concept de base de la proportion, Al-Jayyani déduit des propriétés supplémentaires basées sur " la définition communément comprise." de justifier son approche, il écrit: Il n'y a pas de méthode pour rendre clair ce qui est déjà clair dans lui-même.Il connecte alors cette idée de la proportion avec ce qui était donné par Euclide.Al-Jayyani montre ici une compréhension comparable avec celle d'Isaac Barrow qui est considéré habituellement comme le premier a avoir compris vraiment le Livre V d’Euclide.Un autre travail de grande importance d’Al-Jayyani est Le livre d'arcs inconnus d'une sphère, le premier traité sur la trigonométrie sphérique. Le travail, qui est publié avec une traduction espagnole et un commentaire, contient des formules pour des triangles rectangles, la loi générale de sinus, et la solution d'un triangle sphérique au moyen d’un triangle polaire.
Al-Jayyani avait une forte influence sur les mathématiques Européennes. En plus des traductions de ses travaux de l'Arabe, son travail avait influencé certains mathématiciens Européens. Un article argumente que les sources de Regiomontanus étaient Le livre d'arcs inconnus d'une sphère. Parmi les ressemblances entre le traité d’Al-Jayyani et celui de Regiomontanus sont la définition de proportions comme des nombres, le manque d'une fonction tangente, et une méthode similaire de résoudre un triangle sphérique quand tous côtés sont inconnus.Un autre article décrit le traité Kitab al-asrar fi nata'ij al-Afkar (Le livre des secrets sur les résultats de pensées), a attribué à Al-Jayyani sur la base d'évidences internes avec sa date. Le travail étudie des hydrauliques et des horloges de l'eauLe travail par Al-Jayyani sur l’astronomie était aussi important. Il avait écrit sur le matin et le crépuscule du soir, calculant passablement une valeur exacte de 18° pour l'angle du soleil en dessous de l'horizon à l’aurore et à la fin du crépuscule du soir.Dans le Tabulaire Jahen Al-Jayyani donne des informations permettant le calcul du temps du jour, le calendrier, la nouvelle lune, les éclipses et l’information exigée pour le chronométrage et les direction pour les prières. Comme était commun à ce temps, il n’y avait pas seulement l'information astronomique dans le travail mais aussi l’information astrologique sur les horoscopes. Al-Jayyani semble avoir un respect considérable pour les données astronomiques de
Al-Khawarizmi qu' il avait utilisé librement, mais il repousse les idées de Al-Khawarizmi sur l’astrologie. Beaucoup de travaux sur l’astrologie de Al-Jayyani sont basés sur des sources hindoues.

Ibn Al Arabi :

Abou Bakr Mohammed Ibn Al Arabi, surnommé « Mohyiddine », naquit à Murcie, au sud-est de l’Espagne le 28 juillet 1165. Il fit ses études à Séville. Pendant son adolescence, il y vécut une circonstance qui bouleversa complètement le cours de son existence. Il tomba gravement malade. La fièvre entraîna un état de profonde léthargie. Son entourage le crut d’abord mort. Son père, angoissé à son chevet, récitait la Sourate Yassîn,. Mais Ibn Arabi ressortit de son expérience à la frontière de la mort. Sans qu’il eut fréquenté les cercles d’érudits, ses connaissances intuitives se multiplièrent et se manifestèrent avec netteté dans son milieu familial. Son père en fut perplexe. Comme il était un ami intime d’Ibn Rochd, sous un prétexte quelconque, il l’envoie chez le philosophe curieux de connaître les sources de son savoir.Entre les années 1193 et 1200, Ibn Arabi parcourut différentes régions de l’Andalousie et du Maghreb en quête du savoir. Cordoue, Fès, Tlemcen, Bougie, Tunis…marquèrent les étapes de ses itinéraires successifs. Il rencontra de nombreux oulémas et personnages saints. Il assista à de nombreuses conférences. Sa formation lui permit d’élaborer en 1198, l’ouvrage : « Mawaqui al-nojum» qui décrivait l’introduction à la vie spirituelle. Il y consigna les principales phases du spiritualisme. En résumé, il convient de citer deux de ses nombreuses œuvres les mieux connues :1. Nosus-al Hikam (la sagesse). Ibn Arabi précisa dans quel esprit il se mit à l’œuvre : « je ne suis ni un prophète, ni un Envoyé, je suis simplement un héritier, quelqu’un qui laboure et ensemence le champ de sa vie future. » Les prophètes auxquels sont consacrés les chapitres sont médités comme des modèles de sagesse.2. Le livre des conquêtes spirituelles de la Mekke, qui est une référence de la spiritualité en Islam.Au crépuscule de sa vie, la réputation d’Ibn Arabi gagna tout l’Orient. Il se fixa à Damas en 1223. Il y mourut le 16 novembre 1240, entouré de sa famille, de ses amis et de ses disciples. Il fut enterré au Nord de Damas dans le faubourg de la Salihiya, au pied du mont Quassioun.

Abou l'Kassim Al Zahraoui :

Parmi les maîtres qui illustrèrent la science médicale, trois sont postérieurs à Avicenne: Abhomer ou Avenzoar (Abu Marwan Ibn Zuhr, m. en 1178), Averroès (Ibn Rushd, m. en 1198) et Maimonide (Abu 'Imran Musa ben Maymun ben 'Abd Allah, m. en 1204).
Abulcasis (Abu 'l-Qasim al-Zahrawi, m.en 1013) est antérieur à Avicenne. Il est, chez les Arabes, le meilleur représentant de la chirurgie, domaine dans lequel son ouvrage Al-Tasrif eut la même autorité que le Canon d'Avicenne en médecine. La partie de cette œuvre (le trentième traité) qui est spécialement consacrée à la chirurgie a été éditée à part et constitue le premier écrit médical qui donne des figures d'instruments de chirurgie.En occident il est connu sous Abulcasis, il est né en 936 ap.jc à Madinat Zahra dans le voisinage de Cordoba. Il est devenu un des chirurgiens les plus renommés de l'époque Musulmane et était le médecin du Roi Al-Hakam-II d'Espagne. Après une longue carrière médicale riche avec une contribution originale considérable, il est mort en 1013 ap.jc.
Le "Tasrif" contient trois livres. Le premier a trait à la cautérisation, dont l'abondant usage dans la médecine arabe remonte à une recommandation du prophète; Abulcasis conseille d'y recourir dans divers cas de désordres chirurgicaux mais aussi dans l'apoplexie, l'épilepsie, les dislocations de l'épaule, de même que dans l'hémorragie artérielle, après avoir pratiqué au préalable une compression avec les doigts.
Le deuxième livre décrit les interventions pour lesquelles on fait usage du bistouri, ainsi que la chirurgie oculaire et dentaire, l'opération de la pierre, l'obstétrique, l'extraction des flèches, etc.; il recommande l'emploi des dents artificielles en os de bœuf; il dépeint également les méthodes de traitement des blessures, les nombreuses sutures possibles, les instruments à utiliser.
Enfin, le troisième livre traite des fractures et des luxations, et mentionne la paralysie consécutive à la fracture de l'épine dorsale; il décrit la position gynécologique, connue sous le nom de "position de Kalcher", et signale certains appareils gynécologiques.

Hassan Al Wazzan :

Al Hassan ibn Muhammad al Wazzan az Zayyati al Fasi (1485,1554)Al Hassan al Wazzan naquît vers 1485 à Grenade qui était alors encore musulmane. En 1492 sa famille s'exila à Fès au Maroc où il fut instruit. Il y appris le commerce et se vit confier des missions diplomatiques dans le nord de l'Afrique. Il effectua aussi beaucoup de voyages dans le monde musulman : à Constantinople, à Tombouctou, au Mali, dans la vallée du Niger et en Egypte où il remonta le Nil jusqu'à Assouan.En 1517, alors qu'il revenait d'un voyage en Égypte, il fut enlevé par des pirates italiens. Mais ceux-ci ayant remarqué son intelligence, l'offrirent en cadeau au pape Léon X . On le noma léon l'africain en 1520.Durant son séjour en Italie au service du pape, il enseigna l'Arabe à Bologne et fréquenta nombre de lettrés. Vers 1525-1527, il écrivit ses fameuses Descriptions de l'Afrique, ouvrage rédigé en Italien qui est encore la principale source de renseignements sur l'Islam de cette époque.On ne sait comment se termina sa vie. Est-il mort à Rome ? Est-il retourné à Tunis pour retrouver sa foi première comme il en avait émis le souhait dès 1525 ? Les troubles qui ont déchiré l'Italie à cette époque (dont le sac de Rome en 1527) l'ont probablement poussé vers ses origines.

Histoire de la médecine arabe :

A l’heure des thérapies géniques, des greffes d’organes et du scanner qui représentent les points forts de la médecine, rare sont ceux qui connaissent le rôle joué par les savants Musulmans dans l'histoire de la médecine. La civilisation islamique appartient aux grandes civilisation et la médecine musulmane fait partie de ce patrimoine. La situation géographique de monde musulman entre le monde méditerranéen et l’Orient plus ou moins lointain , a favorisé le rayonnement de sa médecine grâce à la langue arabe , commune de l’Andalousie et à l’Asie Centrale. Le mot science est cité dans plus de 160 versets du Coran. Dans l’Islam, l’harmonie doit régner entre le savoir et la foi , les lumières et la religion . L’essor du savoir à travers l’élaboration des traductions et la rédaction des traités originaux se place aux débuts de l’époque abbaside à Bagdad . Auparavant, c’est en Syrie centre du 1er empire Omeyyade que les musulmas se sont initiés aux disciplines scientifiques.Le Calife Al Walid Ibn Abd Al Malik ( m. 715) a construit le 1er hôpital à Damas (Bimâristân).
Le Calife Al Ma’mum qui régna de 813 à 833 est le modèle de ces princes croyants éclairés amis des Lettres et des Sciences. A son époque Bagdad était devenu le berceau de la Médecine Arabe . La Maison de la Sagesse " Bayt Al Hykma " abritait les savants les plus illustres, sans distinction ni de leur religion ou de leur race . Cette maison comptait les livres les plus recherchés.A la fin du IX siècle , vont naître des pouvoirs régionaux autonomes, en Espagne, en Egypte et en Syrie , rivaux des califes abbasides, et de nouvelles capitales scientifiques apparurent à Cordoue (Andalousie) , Kairouan (Maghreb), Le Caire (Egypte) , Damas (Syrie) , et Shiraz (Iran).L’essor de ces " métropoles régionales " a favorisé la diffusion géographique du savoir et entre autre du savoir médical. Parmi ceux qui influencèrent profondément le cours de la médecine arabe médiévale , voici quelques noms à retenir en priorité :
AL RAZI (Rhazes) , né en 865 , philosophe, mathématicien, astronome, alchimiste , et médecin à l’hôpital de Bagdad . Il rédigea 184 traités dont 61 relevant de la médecine . On lui doit une description détaillée de la variole , de la rougeole . .
IBN SÎNA (Avicenne) mort en 1037 a laissé une œuvre immense avec des ouvrages en particulier de philosophie et de médecine dont le plus célèbre de tous est le Canon (Al Quanoun fil Tibb) formidable oeuvre médicale encyclopédique qui a constitué la base de l’enseignement médical à la fois en Orient et en Europe jusqu’à une époque récente et figure dans le plus ancien programme d’étude connu, celui de l’Ecole de Médecine de Montpellier.
AL MAJOUSI Il a laissé un ouvrage magistral qui porte à son apogée la réflexion sur le savoir médical gréco - arabe : le livre royal (Al Kitabb Al Malaki) qui est un livre de synthèse des connaissances médicales que cultivaient ces deux civilisations.
IBN RUSHD ( Averroès) né à Cordou en 1126 et mort à Marrakech en 1198. Juriste, philosophe et médecin. Ses connaissances s’illustrent dans son traité " Les généralités médicales " (Kitab Al Kulliyat fil Tibb).
D’autres savants non moins célèbres et dont les manuscrits sont précieusement répartis à travers les bibliothèques et les musées du monde entier et pour ne citer que les plus connus :
AL ZAHRAOUI célèbre par son traité de chirurgie (Al Makala fil Amal bi I yad) décrivant la cautérisation , l’incision, l’amputation , les fractures , les luxations et l’obstétrique.
Ibn AL NAFIS qui décrivit le premier la petite circulation pulmonaire.


jeudi 15 février 2007

Au temps ou l'arabe regnait sur la science :

EXPOSITION : L'Institut du monde arabe évoque l'âge d'or des sciences arabes en 200 objets, du VIIIe au XVe siècle.

Jamais probablement une exposition n'a aussi bien répondu à la vocation de l'Institut du monde arabe. Evoquer «L'Age d'or des sciences arabes», comme son titre l'indique, c'est tout simplement évoquer l'âge d'or de la civilisation arabe. Et c'est rappeler combien l'humanité est redevable de ses productions. On citera pêle-mêle l'usage du zéro, l'invention de l'algèbre, la transmission à l'Occident de la plupart des textes grecs, le perfectionnement de l'astrolabe, la découverte de la circulation pulmonaire, l'agronomie...Entre le VIIIe et le XVe siècle, une communauté linguistique vit son apogée des contreforts des Pyrénées à Samarkand. Avicenne, Averroès, Rhazès, Alhazen et bien d'autres savants, d'origines régionales et religieuses fort diverses, soufflent de concert des lumières si éclatantes qu'il suffit, encore aujourd'hui, de simplement les rappeler pour démontrer que l'islam fanatique n'est qu'un obscurantisme. Quelques-uns s'en chargent aujourd'hui, ils sont encore trop rares. Tel Ahmed Djebbar, le commissaire scientifique de l'exposition.Ce mathématicien et historien des sciences, enseignant à l'université de Lille, fut, en Algérie, ministre de l'Education et de la Recherche et conseiller du président Mohammed Boudiaf, assassiné en 1992.Par sa voix on entend celle des grands sages encylopédistes de l'âge d'or tels Abou el Rihan al-Bayrouni, un génie qui savait à peu près tout ce que l'on savait à son époque (vers 973-1048), qui calcula le diamètre de la Terre sans erreur et discuta même de la possibilité qu'elle tourne bien avant Galilée.
Un mouvement de progrès irrésistible :Passionné, le geste méditerranéen, Ahmed Djebbar s'enflamme lorsqu'il raconte ces siècles sous-estimés de tolérance et de liberté de pensée. «Le génie des musulmans est de ne rejeter aucun savoir, résume-t-il. Dans les premiers temps de leur grandeur, ils ont commencé, élèves admiratifs et révérencieux, à traduire pendant cent cinquante ans des milliers d'ouvrages des maîtres grecs mais aussi indiens, latins, chinois, hébreux, mésopotamiens. Puis ils ne se sont pas arrêtés là. Non contents de propager le savoir, ils ont innové dans un mouvement de progrès irrésistible qui nous mène jusqu'à la Renaissance.» Tant il est vrai que la temporalité du savoir et de l'intelligence est autre que celle des guerres et de la politique.

L' Océan Atlantique musulman :

De la conquête arabe à l'époque almohade : Navigation et mise en valeur des côtes d'al-Andalus et du Maghreb occidental (Portugal-Espagne-Maroc) par Christophe Picard
Depuis le IXe siècle, à l'ouest de la bande étroite du détroit de Gibraltar, l'océan jouait un rôle unificateur entre les deux régions musulmanes limitrophes de l'océan Atlantique, à savoir al-Andalus et le Maghreb. L’étude des sources arabes et chrétiennes, ainsi que l'apport de l'archéologie, ouvre sur un monde maritime jusque-là négligé des structures politiques, économiques et sociales complexes qui impliquaient pêcheurs et marchands. les grandes familles contrôlaient le pouvoir et possédaient terres et capitaux, à Séville, Silves ou Ceuta. La conquête d'al-Andalus atlantique mit un terme aux progrès de la navigation musulmane sur un espace maritime que les marins portugais allaient à leur tour exploiter. »
Avant les chrétiens, les musulmans mirent en place une navigation saisonnière qui permit aux Andalous et aux Berbères de transporter les produits du Sahara et les denrées agricoles des riches plaines atlantiques du Maghreb en échange d'huile d'Aljarafe ou de produits artisanaux des villes andalouses, et de naviguer sur les eaux de la Méditerranée, en Afrique du Nord et à Alexandrie. Ce n'est pas par hasard si le premier arsenal des Omeyyades d'al-Andalus fut construit, après la première attaque des Vikings à Séville, presque un siècle avant l'aménagement d'Almeria; pas plus que le choix des Almohades d'installer leurs capitales sur le versant atlantique de leur empire, à Marrakech, Rabat et Séville.

Que connait-on de la vie de TARIK Ibnou ZIYAD ?

Nous connaissons tous Tariq Ibnou Ziyad de nom, n’est-ce pas ?
Ce nom à lui seul, évoque toute la conquête musulmane en Espagne. Une conquête qui a donné naissance à l’une des plus belles civilisations de l’Islam, la civilisation d’Al-Andalous ou de l'Espagne arabo-musulmane.Mais, que savons-nous exactement de Tariq Ibnou Ziyad et de sa vie ? Très peu de choses en vérité.
Tariq Ibnou Ziyad apparaît pour la première fois dans l’Histoire en 711. Les historiens confirment son origine berbère mais ignorent tout de lui, sa tribu de naissance, sa région et son âge. Tariq Ibnou Ziyad était commandant de l’armée de Moussa Bnou Nossair, gouverneur de la province de l’Ifrikiya.
L'Espagne vivait un moment de grandes luttes pour le pouvoir. Le roi Witiza assassiné, c’est Rodrigue, duc de Cordoue qui s’était auto-proclamé Roi.Les Espagnols, par la voix du gouverneur Julien, ou Yulyan en arabe, font appel aux musulmans du Maghreb pour les aider à détrôner celui qu’ils considèrent comme un usurpateur.
C’est à ce moment précis de l’Histoire qu’apparaît Tariq Ibnou Ziyad.Moussa bnou Nossair, gouverneur de l’Ifrikiya lui confie le commandement d’une armée de 7000 hommes, et pour mission de libérer l’Espagne du roi Rodrigue.Tariq Ibnou Ziyad, embarque de Tanger, un jour de mai de l’année 711. Il débarque sur les côtes espagnoles au niveau du Mont de Calpé qui portera dès lors son nom : Djabal Tariq, Gibraltar.A la tête de son armée, il remporte une première victoire face aux troupes du gouverneur d’Algesiras. Alerté, le roi Rodrigue lève une forte armée pour aller à la rencontre des musulmans.
L’armée de Tariq, informée de cette nouvelle prend peur. Tariq Ibnou Ziyad décide alors de brûler toutes les embarcations. Et il tient à ses soldats, ce discours historique : « L’ennemi est devant vous, et la mer est derrière vous, vous n’avez d’autre alternative que de vaincre ou mourir. Me suivrez-vous ? »Son armée le suit. Et la grande bataille face au roi Rodrigue se déroule au mois de juillet. Une bataille de 8 jours où le roi Rodrigue est tué et Tariq Ibnou Ziyad victorieux.Tariq décide de faire de cette victoire le début d’une grande conquête. Moussa bnou Nossair en apprenant ses succès et sa progression vers Tolède, le cœur même de l’Espagne, lui envoie l’ordre d’arrêter net sa progression, de consolider ses positions, et d’attendre son arrivée.Tariq Ibnou Ziyad rassemble son conseil et demande l’avis de ses lieutenants. Faut-il ou non arrêter l’avancée ? Et pourquoi ne pas profiter de la déroute des armées Wisigothes ? Ses lieutenants sont du même avis que lui. Et ils décident tous de continuer la progression vers le Nord et d’ignorer les ordres. Moussa bnou Nossair débarque furieux en Espagne. Il démet immédiatement Tariq Ibnou Ziyad de son commandement et le met aux arrêts. Moussa bnou Nossair entreprend de continuer lui-même la conquête. Et il s’approprie toutes les victoires, même celles acquises plus tôt par Tariq Ibnou Ziyad.Cette injustice parvient jusqu’aux oreilles du Calife Al-Walid bnou Abdilmalik à Damas. Il envoie l ‘ordre de libérer immédiatement Tariq Ibnou Ziyad et convoque Moussa bnou Nossair à Damas.
Pour cet épisode de l’histoire de Tariq Ibnou Ziyad à Damas, les historiens divergent. Quoi qu’il en soit tous s’accordent à affirmer que Moussa bnou Nossair et Tariq Ibnou Ziyad se sont retrouvés ensemble face au Calife Al-Walid un jour de l’année 715.Tariq Ibnou Ziyad, réussit au bout de cette entrevue à faire reconnaître ses droits sur les victoires qu’il avait remportées et la conquête qu’il avait entreprise.
Mais, depuis cette année de 715, Tariq Ibnou Ziyad s’évapore dans les ruelles de Damas. Nous ne savons plus rien de lui. A part la date de son décès cinq années plus tard en 720. Vous avez certainement déjà fait le calcul. De toute une vie de ce personnage tellement célèbre par son nom, l’Histoire n’a retenu que 4 années (711-715). Quatre ans passés à faire la guerre. Et vous vous étonnez encore que les médias ne s’intéressent qu’aux conflits, guerres et autres catastrophes ?

mercredi 14 février 2007

Histoire de la CLEMENTINE :


Ce délicieux petit fruit est né en 1900, en Afrique du Nord. Un missionnaire français, le père Clément Rodier, maria alors le pollen d'un bigaradier - arbre dont le fruit, la bigarade, est une orange amère - à la fleur du mandarinier. Sans aucun doute ravi de son succès, le père Clément baptisa l'agrume nouveau-né : clémentine.
La clémentine est donc née en Algérie ( probablement à Hassi Alghala-région d'Oran ) dans une plaine idendique à celle des Triffas : Madagh - Laatamna ,dans la région de Berkane au Maroc.Les marocains ont su la préserver à nos jours puisqu'elle est même exportée vers l'étranger.

mardi 13 février 2007

Histoire des Goumiers marocains de 1908 à 1956 :

Les goumiers n'existent plus de nos jours, que dans la mémoire des anciens. Ils ont pourtant eu une existence bien remplie. Au fil des ans, leur nombre va augmenter, et ils vont entrer dans la seconde guerre mondiale aux côtés des alliés. Voici les principaux moments forts de leurs cinquante ans d'existence:
Nota :
- On ne confondra pas goum et goumier: "Goum" n'est pas l'abréviation de "Goumier", mais représente un groupement de goumiers.
- Le mot "GOUM" vient d'un terme arabe signifiant: troupe de milice tribale. Il visait les formations irrégulières de cavaliers de tribus placées sous les ordres de chefs traditionnels.
Naissance et régularisation :
Comme on a pu le voir dans la rubrique précédente, Origines géographique et culturelle, la naissance de ces unités d'élite remonte à 1908, avec la création de six premiers goums qui formaient une sorte de gendarmerie irrégulière assurant des missions diverses sur le territoire marocain, telles que des patrouilles ou des missions de reconnaissance. Ils subiront dans ces missions leurs premières pertes en 1910, puis entreront dans Marrakech en 1912. La création des goums est alors considérée comme un succès et ils seront régularisés cinq ans après leur naissance, en 1913, ce qui les plaça sous l'autorité militaire française.

De la première guerre mondiale aux années 39 - 45:

Les goumiers ne sont pas intervenus dans la première guerre mondiale. Cependant, ils oeuvraient activement pour la France en maintenant l'autorité française au Maroc alors que le pays se dépourvoit de ses troupes. Ils montraient que l'autorité française ne fléchissait pas. De 1918 à 1933, le contrôle des français s'étend aux régions montagneuses, ce qui entraîne une augmentation du nombre des goumiers: on passait de 25 goums en 1920 à 48 en 1933. Pendant ce temps, en 1925 - 1926, les goumiers sont engagés dans des missions contre la révolte du Rif. La composition des goums évoluent alors: certains goums sont entièrement montés à cheval, d'autres partiellement.Les officiers français sont réduits à 2 par goum, parfois un seul. En 1933, le capitaine Boyer De Latour Du Moulin est sauvé par un caporal goumier au prix de sa vie. C'est cet évènement qui semble confirmer sa fonction de futur Résident Général. Cette même année, les goumiers subiront des pertes importantes aux combats du djebel Sagho, lors de l'ultime campagne de pacification: le 34eme goum perdra la moitié de son effectif et presque la totalité de ses cadres français. On recense dix goums engagés dans ces opérations de pacification et 25 autres dans le moyen Atlas.
A l'aube de la seconde guerre mondiale, on envisage d'employer les goumiers hors du Maroc pour participer à de diverses campagnes. Ce n'est qu'en 1937 que les différents goums (plus de 57...) vont voir leur numérotation réorganisée.

L'entrée en guerre interrompue des goumiers:

A la mobilisation de 1939, on dénombre 126 goums. Les trois Groupements de Tabors Marocains (GTM) sont envoyés à la frontière Lybienne, au sud de la Tunisie. Ils participeront avec succès à l'attaque d'un poste italien du 24 au 26 juin 1940. Cependant, la France, en difficulté avec les défaites de la "guerre éclair" va signer l'armistice le 22 juin 1940. Les goumiers se trouvent alors en difficulté: ils risquent d'être désarmés. Les accords d'armistice réduisent la force militaire. Le général Guillaume décide alors de camoufler les goumiers en une force de police intérieure ("mehallas chérifiennes") pour échapper à la surveillance des commissions d'armistice. On fait face aux réductions d'effectifs en créant des "travailleurs auxiliaires" (d'autres goums déguisés).
Cependant, en fin 1941, le général Guillaume organise 4 GTM de trois tabors chacun et dix autres tabors sont regroupés dans les montagnes du Maroc où du matériel a été caché et dans lesquelles ils sont formés. On les prépare aux offensives futures. En novembre 1942, 102 goums sont prêts à entrer en campagne.
Mais cela ne suffit pas. Les Goumiers forcent encore et toujours la défense allemande. Le Garigliano est franchi et les Goumiers ouvrent la route de Rome, où les alliés entrent le 4 juin 1944. Le CEF a rempli sa mission et les généraux Clark et Alexander adressent leurs félicitations aux Goumiers du Général Guillaume. Petit à petit, le CEF est retiré du front car une autre campagne les attend.

La fin de la seconde guerre mondiale:

Les Goumiers terminèrent la guerre à Linz en Autriche, l'armistice du 8 mai 1945 venant terminer une guerre à l'Ouest assez sanglante. Les pertes des Goumiers étaient considérables, mais ceux-ci ne déploraient que deux prisonniers dans toute la seconde guerre mondiale !Ils furent rapatriés après les combats vers le Maroc, où ils ont été peu à peu remis à la vie civile. A leur arrivée, on les désarma de force, et ces hommes couverts d'honneurs et de blessures durent se soumettre aux brimades des douaniers venus les fouiller et les désarmer. Jacques Augarde, auteur du livre Tabor répondra à un gendarme lui disant qu'il faisait son métier: «Vous faites un bien joli métier, monsieur» . Mais ce n'était qu'un détail sans grande importance et les Goumiers retrouvèrent bientôt leurs douars (agglomération de tentes) couverts d'honneurs avec de nombreuses histoires à raconter.

En Indochine de 1948 à 1954 :

Mais déjà une autre guerre éclatait. La France cherchait à maintenir son emprise coloniale en Indochine. Celle-ci avait été mise à mal par les Japonais et Ho Chi Minh lançait des actions de plus en plus nombreuses. Il fallait à tout pris former un corps expéditionnaire capable d'intervenir en Extrême Orient. Bien sûr on recruta des Goumiers. Ainsi furent créés les GTMEO, ou Groupements de Tabors Marocains d'Extrême Orient .

La Structure des Troupes( 1942 à 1956):

Les troupes de goumiers marocains étaient structurées et organisées. Pendant la seconde guerre mondiale, les troupes étaient organisées en 4
GTM (Groupements de Tabors Marocains). Chacun de ces GTM comprenait plusieurs Tabors (généralement au nombre de trois), qui contenaient à leur tour 3 ou 4 goums (groupements de 200 goumiers en moyenne). A noter qu'un seul Tabor restait seul (c'est a dire qu'il ne faisait partie d'aucun GTM), le 4ème Tabor. Sinon, tous les autres faisaient partie d'un GTM. Ce schéma vous permettra de mieux comprendre l'organisation des goumiers.

dimanche 11 février 2007

Alamalat d'OUJDA : Habitat et Origines

L’origine de l’Amalat d’Oujda est tout à fait confuse ; les différentes races ayant contribué au peuplement de cette région se sont tellement mêlées, qu’il est devenu fort difficile de les reconnaître avec certitude. Le pays a subi de nombreuses invasions, tant berbères qu’arabes, si bien les véritables autochtones ont dû disparaître en grande partie, ou tout au moins être noyés dans la masse des conquérants. Les traditions locales et quelques indications historiques permettent néanmoins de conclure que, en principe, les plaines sont habitées par les Arabes et les montagnes par les Berbèrs Zénètes ; Mais ce sont pénétrées l’une l’autre. Sans pourtant se fusionner ; elles ont ainsi formé une sorte de groupe ethnique dont les divers éléments ont de nombreux points de ressemblance. Les Berbères se sont quelque peu arabisés ; certaines fractions Zénètes ont même oublié nettement leur langue-mère. D’autre part, les Arabes ses sont berbérisés ; s’étant mis, dés le début de leur ruée à l’Ouest, au service des dynasties berbères, leurs usages ont été considérablement modifiés. Au cours de ces transformations dans le caractère Zénète et arabe, c’est l’influence berbère, qui a prévalu, parce que les berbères ont toujours été les plus nombreux et que le pouvoir leur a tété enlevé très tard au Maroc. Les éléments fixes de chacune des deux races ont conservé l’usage de leur langue propre, mais tous les Berbères connaissent aussi la langue qui est très répandue.On prétend que certains fractions, classées habituellement parmi les Berbères, seraient issues de peuples chrétiens ayant habité le massif des Beni Snassen à l’époque romaine; ces fractions sont désignées sous le nom d’El Beqia ( le reste). Quelle part de vérité y a-t-il dans la tradition leur attribuant cette origine? En l’absence de tout document, il est difficile d’émettre une opinion qu’on ne peut appuyer sur rien de précis. Les Beqia représentent peut-être les épaves des anciennes populations autochtones, dont le souvenir se serait ainsi conservé, mais altéré par la légende.
Les tribus installées actuellement dans la région sont les suivantes:
-- Angad ;
-- Beni bou Hamdoun ;
-- Beni Hamlil ;
-- Beni Mathar ;
-- Mehaïa ;
-- Groupe des cheurfa Oulad mouley Hachem, Oulad Sidi Moussi el Berrichi Sidi Ali Ben Yahia ;
-- Beni hassane el Ghaba ;
-- Beni yala ;
-- Zkara ;
-- Beni bou Zeggou ;
-- Tribus des montagnes voisines de l’oued Za ;
-- Ahlaf ;
-- Sedjâa ;
-- Groupement de la Zaouia de bou Amama ;
-- Beni Snassen ( Beni Ourimeche ; Beni Mahiou ; Beni Khaled ; Beni Mengouch ; Beni Attague )
-- Triffa ;
-- Beni Oukil ;
-- Oulad Mansour ;
-- Oulad el Hadj.

LES BENI SNASSEN :

La plupart des fractions des Beni Snassen habitent des Dechras entourées de vergers dans les vallées arrosées, ou de massif de figuiers de Barbarie ; le seul groupe important qui vit entièrement sous la tente est celui des Beni mahiou. Les Beni Snassen occupent le pâté montagneux qui porte leur nom, ils débordent dans les plaines de Triffa et d’Angad, où ils font leurs principaux labours; cette confédération parle la langue Berbère.Les Beni Snassen sont en majorité Zénètes, ils comprennent néanmoins quelques fractions d’origine arabe ; on prétend, en outre, que les fractions dites El Beqia descendent des romains d’Afrique, qui auraient en particulier donné naissance à une peuplade de la montagne connue sous le nom d’Oudjda Kerchillou. Quelle que soit la race à laquelle appartenaient les anciens autochtones, ils ont certainement été refoulés ou absorbés par les envahisseurs. Les Zénètes, qui habitaient principalement l’Aurès, ont dû se porter sur l’Ouest au commencement du VII° siècle, après la défaite de la Kahina par les Arabes. En 1068, les Zénètes étaient en grand nombre dans la province d’Oran ; leur principale vile était Tlemcen qu’El Bekri appelle « le centre des tribus berbères » ; ils devaient être là depuis longtemps. D’après la tradition, les Beni Snassen actuels étaient installés prés de Mascara, la conquête musulmane les refoula ensuite dans la montagne où ils sont maintenant ; ils furent contraints de chasser, après de longues luttes, les Beni lelloul qui l’habitaient. Les Beni Ouallas, fraction des Beni Merine, auraient été parmi les premiers occupants Zénètes du massif et des plaines avoisinantes. Plus tard, les Zénètes durent se cantonner dans la montagne, quand les Arabes makiliens s’emparèrent des plaines. Les différentes fractions qui composaient à cette époque le groupe des Beni Snassen se sont souvent modifiées depuis, certaines ont disparu ou ont quitté le pays comme les groupes importants des Oulad Ibrahim et des Rousma, d’autres au contraire sont arrivées de l’extérieur. Quelques fractions passent pour être d’origine juive, mais, si le fait est exact, il est probable qu’on se trouve en présence de descendants de judéo-berbère ou de berbère judaïsés. les Beni Snassen se fractionnent actuellement en quatre tribus, qui sont de l’Est à l’Ouest du massif : les Beni Khaled, les Beni Mengouch, les Beni Mahiou, parce que quoique faisant nominalement partie des Beni Ourimeche, auxquels ils sont inféodés, ils ont néanmoins une vie tout à fait à part.Beni Khaled.- La tribu s’est formée sous le patronage de Sidi Khaled, chérif édrissite qui a son tombeau vers Aïn Temouchent, en Algérie ; s’il existe dans la montagne des descendants de ce saint personnage ils se trouvent probablement chez les Ahel Taredjirt. Les Beni Khaled comprennent trois grandes fractions : les Ahel Taredjirt, les Beni Drar et les Oulad Ghazi.1° Ahel Taredjirt ; ils sont en majorité Berbères et habitent des maisons.2° Beni Drar. Ils sont surtout Arabes; beaucoup vivent sous la tente.Sous-fractions: Ahel Tanout, ils se disent cheurfa édrissites venus de l’Ouest et auraient pour ancêtre Sidi Youcef el Hadj;3° Oulad Ghazi. Ils sont presque tous Berbères; le plus grand nombre des Oulad Ghazi habitent des maisons. 4°Beni Mengouch.- Cette tribu aurait été formée par une fraction des Beni Resoughen, branche des Beni Toudjin, qui étaient eux-mêmes une ramification des Beni Badin, du groupe des Zénètes Beni ouacine. Les Beni Mengouch habitaient sur les bords du chélif, au sud de l’ouarensenis; ils seraient sans doute restés dans la montagne, en 1250, lorsqu’ils suivirent Yarmoracene, qui fut battu vers Taza par les Merinides. Les Beni Mengouch actuels comprennent des éléments d’origines diverses, mais en majeure partie de race berbère; ils forment le groupe du Nord généralement connu sous le nom d’Oulad Ali ou Ammas, et le groupe du sud, lequel se subdivise en Beni Marissen Dekhala ou Ahel Sefrou, Beni Marissen Barraniine( Bessara et Beni Mimoun ) et Beni Khellouf.